Ça y est ! La compétition de la première coupe du Monde de FPV Racing (le FPV AirShow), s’est déroulée ce week-end (du vendredi 13 mai au dimanche 15 mai 2016), et c’était en France !
C’est une compétition de FPV Racing ou course de drones. Le FPV AirShow représente la première coupe du Monde officielle de drones. Elle relève de la FAI (Fédération Aéronautique Internationale).
Des drones sont pilotés par plusieurs personnes qui volent en même temps sur un circuit. On dit qu’elles volent en immersion totale.
Le drone de course comprend une caméra, un émetteur vidéo et une antenne. La caméra vidéo analogique SD (pour l’instant, car le numérique HD requiert trop de bande passante) envoie le signal via l’émetteur. Les pilotes portent des lunettes FPV (First Person View ou Vision à la Première Personne) équipées d’un récepteur vidéo affichant le trajet sur l’écran des lunettes.
Ainsi, le pilote a la sensation d’être dans le drone. Un pilote disait qu’il avait l’impression d’être dans la peau d’un oiseau ou de Superman ! Certains disent aussi qu’on est comme un petit PlayMobil posé sur le drone.
Mais puisqu’on parle du numérique, on a eu la chance de voir un kit Connex d’Amimon qui a été testé ce week-end au Planet. Le système Connex est un kit de transmission vidéo sans fil HD (1080p à 60 images/sec) avec une portée jusqu’à 1 km qu’on peut fixer à un drone. Il assure une transmission vidéo de qualité et sécurisée. C’est tout nouveau mais encore en phase test.
Hervé Pellarin a organisé cet événement incroyable en collaboration avec ImmersionRC, Parrot, Fat Shark et Hobby King (constructeurs) et le domaine du Planet, à Pourrières, dans le Var, un site dédié aux drones et abritant le CEMA et le CEEMA. Sans oublier l’armée de l’Air et l’association Mini Racers qui ont aidé à l’organisation.
Le CEMA (Centre Européen de Modélisme Aérien) offre une infrastructure exceptionnelle, une école de pilotage radiocommandé professionnelle, et même des vacances pour toute la famille, sur 85 hectares de quiétude en pleine Provence, avec possibilité aéromodélisme, tennis, piscine, espace bien-être.
Le CEEMA (Centre d’Études et d’Essais pour Modèles Autonomes) offre une plateforme aéronautique unique au monde et dont le fondateur est Mustapha Kasbari. Un site d’entraînement et de tests.
Quant à Pourrières, c’est une commune du Var d’environ 4 500 habitants. Autant dire que c’est au milieu de nulle part, évidemment. D’ailleurs, tout le monde essayait de trouver du réseau. La communication était bien compliquée !
En gros, tout le monde pouvait s’inscrire s’il se sentait les capacités d’affronter les meilleurs pilotes du monde. Évidemment, les pilotes devaient adhérer à la FAI (Fédération Aéronautique Internationale) et respecter quelques règles relatives à la taille et au voltage de la batterie (maxi 14 volts).
Leur drone doit être super résistant, évidemment. Il est ultra léger et mesure entre 200 et 300 mm. Les pilotes doivent être équipés de lunettes avec récepteur vidéo et d’une télécommande.
Ils peuvent acheter leur drone ou le fabriquer. Nombre d’entre eux pilotent un Vortex qui est un drone de course développé par ImmersionRC, tout monté et réglé (plug & play) et qui intègre de nombreuses fonctionnalités. D’autres le fabriquent eux-mêmes (DIY ou Do It Yourself), car ils sont nombreux à être bricoleurs. Ils montent leur machine, l’entretiennent et gèrent le changement des pièces grâce à l’imprimante 3-D qui fait des merveilles.
Un émetteur ultra léger (7 grammes) et minuscule a été prêté aux pilotes pour les 3 jours de courses de façon à éviter les interférences (à chacun la sienne) et à réguler la puissance d’émission. Une puce un peu compliquée à installer, mais des techniciens étaient là pour aider.
Quelque 200 pilotes inscrits dont l’âge allait de 12 à 60 ans. Une douzaine de nationalités. J’ai eu la chance de rencontrer Nigel Tomlinson, l’organisateur de la coupe d’Europe, un Anglais, ainsi que quelques excellents pilotes avec qui j’ai pu discuter aussi, dont un Australien de Brisbane, Mark Coquio, alias Strepto42, un super pilote et ami du très réputé Chad Nowak, également Boris B., un autre pilote hardcore néerlandais. Quelle chance d’avoir pu communiquer avec eux !
Et en plus, une équipe de l’armée de l’Air de la base aérienne 701 de Salon-de-Provence, dans les Bouches-du-Rhône, constituée de pilotes, d’instructeurs et d’informaticiens, a participé à la compétition.
Ces militaires débutent dans la course de drones, mais ont quand même souhaité relever le défi en s’entraînant sur deux mois (ce qui est très peu) au CEMA où les militaires s’entraînent sur simulateur pour les drones de combat.
Ils ont démarré sur simulateur. Le but du jeu pour eux n’était pas de se qualifier pour la finale de la coupe du Monde (impossible en 2 mois), mais de faire le circuit le plus vite possible sans rien casser, car ce n’est pas du tout pareil que piloter un avion ou un hélicoptère. Et n’oublions pas que les autres concurrents étaient des pilotes chevronnés. Donc félicitations à eux !
Selon le commandant Gigan, du Centre d’Excellence Drone de l’armée de l’Air, les militaires s’intéressent fortement à cette nouvelle discipline que représente le FPV Racing. Eh bien, ils nous l’ont prouvé.
Le vendredi et le samedi ont eu lieu les courses de qualification pour la finale le dimanche en vue de pouvoir disputer l’Euro Cup (la première Coupe européenne de drones à Ibiza) et la finale de la première coupe du Monde de drones à Hawaï fin octobre.
C’est l’ERSA (European Rotor Sports Association) qui gère l’Euro Cup. Cette association a été reconnue par la FAI. Il y aura d’autres compétitions en Europe en vue de l’Euro Cup, déjà en Angleterre, Espagne, Italie, Suisse, Belgique, Allemagne, Danemark, Suède, Russie, Irlande et Pays-Bas, entre autres.
Le vendredi, il ne faisait pas beau. Dommage et difficile pour les pilotes qui devaient composer avec des rafales de vent et la pluie. Heureusement, samedi, il a fait meilleur, et dimanche encore meilleur. Mais ça reste en altitude et le vent était un peu frais, surtout lors de la nocturne.
Les courses se faisaient par 8 quads et alliaient vitesse, technique et maîtrise de vol en basse altitude. Les finalistes sont ceux qui ont fait le meilleur temps sur un circuit de 2,100 km. La moyenne est d’environ 1 mn 40 pour parcourir cette distance, à savoir que ces drones volent jusqu’à 130 km/h. Ils franchissent des portes (ou air gates) d’1,30 m de haut et environ 2 m de large.
Le samedi soir, il a fallu monter le reste du circuit de nuit (light track ou Lightrax) après les courses de qualif diurnes. Ce Lightrax composé de formes géométriques lumineuses arrivait tout droit des États-Unis et a d’ailleurs eu plusieurs semaines de retard, ce qui a fortement perturbé l’organisation du championnat, car il a fallu le monter à toute vitesse.
Les 32 meilleurs pilotes se sont livrés à du free style. Assez impressionnant, surtout en pleine nuit. Le freestyle, c’est quand ils volent à leur guise et font des figures libres, comme des loops, des flips et des rolls. Ils ont donc évolué en freestyle toute la nuit autour et à travers une structure métallique de plus de 15 mètres de haut et des gates (portes) en LED. Superbes couleurs. Les pilotes se sont éclatés jusque très tard dans la nuit, pour le plus grand plaisir des spectateurs qui sont restés.
Les courses nocturnes sont encore plus spectaculaires comme vous pourrez le voir dans la vidéo un peu plus bas.
Je ne vous explique pas quand les drones se crashaient, surtout le soir, et qu’il fallait récupérer tous les morceaux. Une hélice par-ci, une batterie LiPo par-là, bref, la nuit, c’était un peu chaud (contrairement à la météo !)
Le dimanche, outre la finale du FPV AirShow, le public a eu le plaisir de voir les pilotes de la patrouille de France et leurs appareils Alphajet voler dans le ciel du domaine du Planet (voir vidéo plus bas).
Le public est venu nombreux au rendez-vous. Des familles entières sont venues découvrir ce nouveau sport mécanique, pour le plus grand bonheur des pilotes et des organisateurs qui souhaitent que ce sport soit connu et reconnu.
Le FPV AirShow du Planet aura contribué à la notoriété montante du FPV Racing. C’était un peu le but, dirons-nous. Faire découvrir ce nouveau sport mécanique au grand public.
Ceci dit, c’est un peu comme la Formule 1 au niveau du spectacle. À moins de suivre les courses avec des lunettes FPV, on voit beaucoup mieux à la télévision. Et comme c’était retransmis en direct sur DailyMotion, certains auront profité du live, car tout le monde ne pouvait pas venir dans le Var.
Mais c’est aussi un spectacle à voir sur place, pour l’ambiance et pour regarder la course à travers les lunettes.
Sur place, on pouvait aussi voir la retransmission d’images des drones embarqués sur écran si on n’avait pas de lunettes, comme retransmis en live sur DailyMotion par liaison satellite et avec la collaboration de Parrot. Apparemment, il y a eu quelque 22 000 vues sur leur site.
Et si ça vous dit de vous mettre au FPV Racing, déjà, il faut commencer par un drone de loisir. Ensuite, nous vous conseillons de vous rapprocher d’un club d’aéronautique ou de modélisme. On ne peut pas commencer comme ça, tout seul. Et il faut trouver un endroit où il n’y a personne, voler à moins de 50 mètres de haut. Le copilote surveillera l’espace dans lequel on évolue. Il y a des règles strictes.
Quant au prix de l’équipement, comptez environ :
Si vous êtes bricoleur, vous pouvez prendre un châssis, des moteurs nus, des contrôleurs nus, et monter votre drone.
Le drone de course et le drone de loisirs ne sont pas comparables. Les drones de courses ne sont pas des jouets et peuvent être très dangereux s’ils sont mal utilisés.
Sachez également que le vol de nuit est absolument interdit. Pour le FPV AirShow, ils ont obtenu une autorisation exceptionnelle.
Vous verrez l’entrée du domaine du Planet, le démarrage d’une course, la Team Further (une équipe de pilotes issus de l’association Mini Racers), une équipe de pilotes de Zigogne, les écrans de visualisation, un peu de courses, de free style, des crashs, évidemment, les différents stands de sponsors et partenaires, la « cage » dans laquelle le public pouvait tester le Bebop 2 de Parrot, la course comme vue à travers les lunettes, les pilotes et copilotes en lice, la nocturne, les écrans de ce que diffusait DailyMotion en live
Allez, c’est parti. « Goggles down, thumbs up (lunettes en place, pouces en l’air) » comme disait toujours le présentateur américain…
D’autres images tout aussi sympa, avec le patrouille de France en plus dans le ciel de Pourrières et bien sûr les grands vainqueurs avec leur billet pour Ibiza et Hawaï.
La version fun vous fera tourner la tête en suivant des courses de freestyle comme si vous étiez dedans. Attention, prêts ?
Bientôt une compilation de photos en plus…
Nous attendons vos commentaires. Je sais que c’est long à lire, mais un événement sur 3 jours aussi exceptionnel ne se raconte pas en 3 mots.